Paris, le
16 novembre 2020 │ Le Centre national des professionnels de santé (CNPS) et
la Fédération française des praticiens de santé (FFPS) s’inquiètent du
contenu de la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par
la confiance et la simplification, portée par plusieurs députés de la
Majorité afin de mettre en œuvre les mesures décidées dans le cadre du Ségur
de la Santé. Au rebours de simplifier et de créer de la confiance, ce texte
ajoute de la confusion et nuit à la lisibilité d’une organisation des soins
déjà considérablement complexifiée au fil des réformes successives.
Cette proposition de loi prévoit notamment la création d’une
nouvelle profession de santé à mi-chemin entre « le médecin diplômé d’un
bac +10 et, d’autre part, l’infirmière titulaire d’un bac +3 ». C’est aller
au-delà des conclusions du Ségur de la Santé. En effet, il était prévu de
lancer une mission de réflexion, associant les ordres professionnels avec
l’ensemble des acteurs, sur la création d’une nouvelle profession médicale
intermédiaire, en milieu hospitalier.
Le CNPS et la FFPS, ne comprennent pas cette soudaine
précipitation, et ont du mal à cerner les contours de cette nouvelle
profession alors qu’aucune étude d’impact, ni aucune concertation préalable,
n’ont été conduites.
Les Libéraux de santé doutent de l’intérêt de la création de
cette profession à marche forcée, et de son positionnement futur dans
l’organisation des soins, alors même que débute seulement le déploiement des
pratiques avancées que les conclusions du Ségur ambitionnaient justement
d’accélérer. Pour ces raisons, le CNPS et la FFPS y sont très fermement
opposés et réclament le retrait du premier article de la PPL Rist.
Plutôt que la création d’un nouveau métier qui ne trouverait pas
sa place, le CNPS et la FFPS proposent de capitaliser sur les nouvelles
logiques libérales d’organisations coordonnées des soins de proximité et
d’engager un travail de fond sur les contours des différentes professions
afin de construire un consensus sur des évolutions consenties, qui
permettront d’accompagner les évolutions des besoins et des prises en charge
en ville.
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